Anecdote

 

Nice, le 17 mars 2003

 

            Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir replongé dans l’ambiance du SEL, mais je me sens d’humeur belliqueuse depuis quelque temps. Nous sommes aujourd’hui le lundi 17 mars 2003 et j’ai terminé » depuis deux ou trois semaines mon site consacré au SEL. J’espère que vous avez lu toutes les pages consacrées à l’anti press-book. Celles que je rajoute à l’instant en sont un prolongement.

            Si j’écris vraiment un jour un livre intitulé « Le roman des SOUS », ce qui va suivre constitue une bonne illustration du disfonctionnement d’un système monétaire. J’ai voulu pousser un coup de gueule auprès du banquier et voici les courriers adressés dans l’ordre chronologique.

            Je vous tiendrai au courant jour après jour de ce roman feuilleton dans lequel je n’ai pas grand chose à perdre sinon beaucoup de contrariété et un peu de bonheur. Quant à l’argent, j’en ai peu à perdre puisque je n’en ai pas beaucoup et peut-être, peut-être..., en ai-je un petit paquet à gagner. Qui vivra verra.

 

Courrier 1 :

 

François  RATAJ                         Nice, le 13 mars 2003

58 Corniche fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04

 

 

A l’attention de M. Corniglion Marcel

BNP Parisbas

14, bd René Cassin

06200 Nice

 

 

 

Objet : Demande de chéquier

 

               Monsieur,

 

               Vous refusez de me donner un chéquier.

               Si incident bancaire il y a eu, veuillez me fournir le détail des écritures.

               Vous m’avez également invité à clôturer mon compte : explications SVP. Aucun problème majeur n’a jamais entaché le fonctionnement de mon compte et je serais curieux de connaître les subtilités de votre politique commerciale qui motivent pareille décision.

 

               Je vous informe loyalement que votre réponse sera analysée par une association de consommateurs au moins.

 

               Respectueusement

 

François RATAJ

 

 

            Je vous explique. Je n’ai jamais été à découvert sur mon compte. J’ai demandé un chéquier et ils ne veulent pas m’en donner un. Je suis donc interdit de chéquier.

 

Courrier 2 :

 

François  RATAJ                          Nice, le 13 mars 2003

58 Corniche fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04

francois.rataj@free.fr

Visit my web sites: http://chez.popai.free.fr

or: http://catherinegautier.free.fr

Mise en demeure

Recommandée avec AR

 

A l’attention de M. Corniglion Marcel

BNP Parisbas

14, bd René Cassin

06200 Nice

 

Objet : Mon courrier non recommandé de ce matin

 

 

            Ducon,

 

            Tu sais mon vieux, j’vas te dire : t’as vraiment failli attraper mon poing sur la gueule !   T’as vraiment failli !

D’ailleurs, je me demande si je ne vais pas te surveiller à la sortie pour te régler ton compte.

            Définitivement !

            Plus jamais t’auras l’occasion de montrer aux pauvres bougres comme moi comment faire vivre ta banque. Je ne te rapporte pas assez d’argent ? Mais je n’ai pas tué, je n’ai pas volé que je sache. En vertu de quoi te permets-tu de me faire comprendre maladroitement que je suis un Pauvre incapable de te faire vivre ?

            Aie peur !

            Si je ne t’envoie pas au cimetière ou si l’un de mes copains ne t’envoie pas à l’hôpital, dans le meilleur des cas, le Procureur t’accordera un bon procès.

 

Ton Pauvre client

 

 

PS : Je te mets en demeure de répondre dans les plus brefs délais à ma lettre du 13/03/03

Copies à :

-         Emission « On a tout essayé » de Ruquier (France 2)

-         Emission « C dans l’air » de Yves Calvi (Arte)

-         M. Le Directeur Général de BNP Parisbas, 16 bd des Italiens 75009

 

 

            Avec des bafouilles comme celle-là, vous vous retrouvez aujourd’hui tout droit en taule. Depuis que Sarkozy est Ministre de l’Intérieur, les récalcitrants sont traités de façon expéditive. On ne plaisante pas avec les menaces de mort. Imaginez que je sois un vrai fou qui passe à l’acte, hein ?

            Soyons logiques :

1 – Si je ne dis rien, le banquier m’écrase comme une merde et me pique mon fric par dessus le marché.

2 - Si je me contente de taper du pied, j’obtiendrai autant d’effet qu’un pet de mouche dans un ouragan.

3 – Si je porte plainte, je dépense le peu de fric que j’ai avec un avocat pour apprendre dans deux ou trois ans au plus tôt qu’il y a non-lieu.

4 – Si j’arrive avec mes grands sabots et que je leur tape dans la gueule, c’est eux qui déposeront plainte. Du moins, j’espère. A ce moment-là, on reviendra donc nécessairement sur la chronologie des évènements. Quand on est petit et qu’on s’attaque à un grand, mieux vaut faire le paysan et patauger dans le fumier. N'empêche que je risque une garde à vue, ce qui rehaussera d’autant mon niveau de haine.

            Voilà pourquoi il vaut quand même mieux déposer plainte très officiellement auprès du procureur. Si l’on me coffre comme on le fait avec les soulards sur la route, je pourrai leur dire : « J’ai déjà tout expliqué ». Pour faire son instruction, le commissaire de police n’aura qu’à photocopier certains passages de mes textes. J’espère qu’on ne m’offrira pas le spectacle affligeant du pauvre policier tapant laborieusement son rapport sur une machine qui ne marche jamais et qui vous sort une demi page d’écriture pleine de fautes d’orthographe en une matinée. C’est cela la vraie sanction : les regarder faire…

            J’ai envoyé pour la forme une lettre aussi au siège social de la BNP :

 

Courrier 3 :

 

François  RATAJ                         Nice, le 13 mars 2003

58 Corniche fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04

francois.rataj@free.fr

Visit my web sites: http://chez.popai.free.fr

or: http://catherinegautier.free.fr

                                                                                         

 

Objet : Seuil de pauvreté

 

               Monsieur,

               Je vous remercie de bien vouloir prendre connaissance des deux courriers adressés à votre agence de Nice Ferber. Je n’ai jamais eu de problèmes avec votre agence jusqu’à ce jour.

               Pour le problème de forme, j’estime avoir été considéré comme un malpropre. Pour le moins, je dirai que votre collaborateur manque de courtoisie. Je crois même que son comportement outrageant était à la limite de la correction. Comment faites-vous avec les vrais escrocs ? Vous les emprisonnez dans vos salles de coffres-forts ?

               Pour le problème de fond, ne considérez plus la valeur zéro. Fixez par exemple une valeur moyenne de cent euros comme crédit nécessaire sur le compte des clients. Annoncez carrément que le seuil de pauvreté se situe à 100.

               Restera ensuite à savoir à qui appartiennent ces cent euros.

 

               J’attends des excuses par écrit. Je me réserve en outre la possibilité de déposer plainte et de demander des dommages et intérêts pour préjudice moral.

 

               Salutations.

 

François RATAJ

 

PJ : 2

 

 

            J’ai donc fait une bafouille au Procureur de la République pour déposer plainte très officiellement. Je l’ai postée hier après-midi à Lyon, le mercredi 19 mars 2003.

            Ce matin, jeudi 20 mars 2003, je suis toujours à Lyon où je séjourne depuis plusieurs jours. J’ai eu largement le temps de réfléchir à cette affaire de la BNP et le côté scandaleux de la chose me paraît évident. Si je connaissais le Code Civil, le Code Pénal et le Code du Commerce par cœur, je vous en tirerais certainement des articles qui me permettraient de faire un bon plaidoyer devant un tribunal.

            Mes pensées vont à l’instant vers certaines personnes que j’ai connues lors de mon expérience au sein du SEL. Si leur banquier se comporte comme le mien, c’est comme si on les condamnait à mort. « Tu es déjà socialement affaibli ? Et ben vlan ! Je t’achève carrément ! »

            Et on s’étonne après qu’il y ait des suicides ?

 

            Il y a là quelque chose à faire, pas de doute là dessus. Pourquoi diable irais-je m’apitoyer sur le sort de petits Africains en train de mourir de faim si dans mon propre pays – la France- je laisse instaurer une épuration du pauvre par des merdeux payés pour le faire ? Ce n’est quand même pas l’aumône que j’ai demandée, j’ai simplement souhaité que l’on me foute la paix. Je n’ai pas du tout enfreint la loi et si de nouvelles lois sont appliquées par le système bancaire, je souhaite en être averti très précisément.

            Tout compte fait, je me sens assez d’attaque pour engager un procès contre TOUT le système bancaire. Je vais aller en guerre tout seul et je demanderai des dommages et intérêts qui soient en directe correspondance avec ce que les banques françaises peuvent payer. Je demanderai… voyons, voyons… Je demanderai cinq millions de francs, c’est-à-dire un million d’euros environ.

            Première étape : le dépôt de plainte au Procureur.

            Voici ce courrier :

 

Courrier 4 :

 

M. RATAJ                                Nice, le 19 mars 2003                                                                

58 Corniche Fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04 

 

Objet : Dépôt de plainte

 

 

            Monsieur Le Procureur,

 

Je vous remercie de bien vouloir enregistrer ma plainte concernant les agissements de l’agence bancaire BNP Nice Ferber.

 

Cette société de services ne remplit pas ses engagements contractuels vis-à-vis du client que je suis. Raison invoquée par la BNP : je ne lui rapporte pas suffisamment d’argent. Je n’ai commis cependant aucune irrégularité, non. Simplement, je ne leur rapporte pas suffisamment d’argent, c’est tout.

            Je paye pourtant à la BNP une cotisation annuelle pour une carte qui m’ouvre l’accès à certains services offerts par la banque. Cela ne suffit pas apparemment puisque le banquier veut « plus ». J’aurais bien aimé que l’on me fixât en euros l’équivalent de ce « plus » mais le banquier n’ose pas ou ne veut pas le dire clairement. Ce que mon banquier a osé, par contre, c’est m’insulter. Il m’a conseillé méchamment d’aller vivre sous les ponts puisque manifestement, je ne corresponds pas aux critères de rentabilité qu’il s’est fixés. Il y a un casier judiciaire pour les contrevenants à la loi, il y aura bientôt un fichier du « Pauvre » à la banque. Je n’ai pas dit une liste de gens fichés à la Banque de France, j’ai dit une liste du « Pauvre ».

 

            Je ne suis pas riche, veuillez m’excuser ! Dois-je me suicider tout de suite ou m’accordez-vous encore le droit de vivre un peu ?

            Je ne suis pas riche, c’est-à-dire que je ne suis pas capable de mettre sept cent mille euros, là, sur la table, tout de suite, et dire au banquier : « Jouez-les pour moi ! »

            Je ne suis pas riche, je ne suis qu’un « petit ». Il y en a beaucoup comme moi, d’après ce que je crois savoir. Subissent-ils tous des vexations de la part de leur banquier comme celles auxquelles j’ai eu droit ?

            Je ne suis pas riche mais j’essaie de vivre normalement, de façon honnête.

Je ne suis pas riche mais je m’efforce de rester intégré à l’organisation sociale du pays dans lequel je suis né.

Je ne suis pas riche mais je consacre actuellement toute mon énergie pour une autre forme de richesse : j’ai écrit une bonne vingtaine de livres ces dernières années. J’espère un jour gagner beaucoup d’argent grâce à mes écrits. Chacun son rêve… L’essentiel est d’en avoir au moins un.

 

Quand je pense à la façon dont m’a parlé ce banquier…Ce n’est pas une plume que j’aurais aimé manier, j’aurais plutôt souhaité avoir des gants de boxe. Même l’utilisation d’un revolver m’aurait paru à ce moment-là plausible.

            Je m’égare… Trop d’affectivité chez moi, trop de vulnérabilité sentimentale. C’est bien pourquoi j’ai voulu un jour me mettre à écrire : pour exorciser.

            Mon prestataire de services le banquier a des quotas à respecter et je ne fais pas partie des élus. Je lui ai confié le peu d’argent que je possédais et maintenant, il me dit : « A la rue ! Tu pues ! T’as pas assez de fric ! ». Me voilà considéré comme un escroc alors que j’ai toujours été un type « réglo ». Il y a un maillon dans la chaîne que j’ai sauté, il y a au niveau du bon sens une cellule cérébrale que je n’ai pas fait fonctionner, il y a une grande frustration que je ne peux compenser qu’en…, qu’en…, qu’en commettant un acte qui, a posteriori, rendra compréhensible la scène que je suis en train de vivre.

            Dans des moments comme celui-ci, je fais défiler à toute vitesse mon échelle de valeurs et je regarde loyalement quelles sont celles que je n’ai pas encore assimilées. J’ai 56 ans et je suis traité comme un jeune con, peut-être me manque-t-il des éléments ?

            Dans le maniement des chiffres peut-être ? Je ne crois pas puisque compter, j’ai toujours su (je suis ingénieur diplômé).

            Dans la perception que l’on doit avoir des règles économiques ? Non, puisque j’ai dirigé avec succès plusieurs entreprises dans le passé.

            Dans la valeur actuelle de l’argent ? Peut-être… Pourtant, j’ai écrit sur ce sujet un superbe bouquin (« Le roman du SEL ») qui a encore aujourd’hui pas mal de succès et il a même été traduit en anglais.

            Quoi alors ?

 

            Pour en revenir aux faits Monsieur Le Procureur, en voici l’exposé :

            C’est parce que je n’ai pas de revenus réguliers que j’ai toujours géré mon compte bancaire avec une rigueur extrême : jamais de découvert, peu de chèques émis et jamais de paiement avec carte bleue. Je suis un client discipliné, très discipliné.

            Malgré cela, j’arrive à avoir des problèmes avec mon banquier. Que faut-il donc faire ? Ne pas ouvrir de compte bancaire ? Mais si je veux fonctionner dans cette société, je ne peux pas tout payer en liquide. Je ne vais pas, par exemple, faire mille kilomètres et effectuer le trajet Nice-Pau aller et retour pour régler en liquide mon imprimeur chargé de fabriquer mes livres. Si je n’avais que des litrons de mauvais vin rouge à payer au supermarché du coin, je ne dis pas : je n’ai pas besoin de chéquier.

J’ai donc toujours eu un chéquier que j’ai utilisé avec parcimonie. Récemment, j’en ai demandé un autre car avec l’ancien, je ne pouvais que régler en francs.

            Ce chéquier m’a été refusé.

            Ce n’est pas tout : le chef de l’agence BNP m’a reçu dans son bureau pour me forcer à solder mon compte.

            Ce n’est pas tout : il a utilisé un ton tellement insolent et méprisant que j’ai failli sortir mon chéquier pour lui dire : « Combien vous dois-je ? »

            Heu…, non. Chéquier - justement -, je n’en ai plus. Me voilà donc interdit de chéquier alors que je n’ai tiré aucun chèque en bois.

            Pire : me voilà viré de la banque alors que je n’ai rien commis de répréhensible !

Je me suis dit : « Je vais lui foutre mon poing sur la gueule ! »

            Je me suis dit aussi : « Je vais le tuer ! »

            Je n’ai rien fait de tout cela, je suis trop lâche. Comme seule arme, j’ai utilisé le stylo. Le stylo pour écrire au Procureur. Le Procureur qui représente la Loi, l’Ordre, la Morale, la Logique et le Bon Sens.

On verra bien…

 

Je dépose plainte donc contre tout le système bancaire si nécessaire. Je jette dans la bagarre tout ce qui me reste d’esprit de révolte. Je n’ai peut-être pas entièrement raison, mais je suis persuadé que je n’ai pas tout à fait tort. Je prendrai un avocat, il piquera dans tout mon laïus les éléments qui lui paraissent négociables auprès de la justice du moment dans ce pays.

 

J’ai écrit une méchante lettre au chef d’agence en m’efforçant d’être aussi destructeur qu’il l’a été lui-même dans son comportement. Je ne sais pas si j’ai réussi. C’est encore l’histoire du pot de terre contre le pot de fer. Si j’attaque à moi tout seul une super structure comme la BNP, je n’ai aucune chance d’obtenir réparation. Par contre, si j’utilise comme eux, l’insolence et la menace, il y a une toute petite chance pour que mon petit cas de petit Pauvre soit petitement pris en compte.

Un banquier me fout à la porte et je ne devrais rien dire ? Je lui ai apporté de l’argent (un peu, j’admets) mais il a fait un peu de fric sur mon dos quand même. Aujourd’hui, il doit faire face à la concurrence et il doit se débarrasser de clients comme moi. D’accord, mais n’a-t-il pas des obligations à mon égard ? Je ne demande pas des obligations de résultat puisque je n’ai pas placé d’argent en bourse (et de toute façon, aucune loi n’a encore été votée dans ce sens) mais j’estime qu’il me doit un minimum de considération en tant que prestataire de services. C’est un fournisseur par rapport à moi et dans le code du commerce, il doit bien y avoir des articles qui stipulent que j’ai des droits.

En aucun cas en tout cas, il n’a le droit de considérer comme un malpropre.

S’il y a bien un endroit où je suis clean, c’est dans l’âme. J’ai d’ailleurs tellement de beauté à extérioriser que je n’ai pas trouvé d’autre moyen que d’écrire abondamment et de sortir tous ces livres que je vends au compte-gouttes.

Avant, je gagnais beaucoup d’argent, contrairement à ce que ce malheureux représentant de petite agence bancaire peut s’imaginer. Depuis quelques années, j’ai accepté de ne plus gagner d’argent car j’ai voulu évoluer dans un monde ayant d’autres valeurs, d’autres lois que celles de la course effrénée et éhontée du fric. Je n’ai pas cessé pour autant de respecter mon pays et les règles qui lui permettent de fonctionner. C’est pourquoi je ne vois rien d’autre à faire pour l’instant que cette longue bafouille à M. Le Procureur en espérant qu’il tirera un jour ma lettre de ses épais dossiers, qu’il y fera une croix au feutre rouge et qu’il se dira : Je donne suite ! ».

 

J’ai envoyé également un courrier au siège social de la BNP en leur demandant de s’engager sur un « seuil de pauvreté ». Dans leurs savants calculs de prévisions commerciales, ils ne doivent certainement pas définir cela de cette manière. Un statisticien parlerait de « moyenne, d’écart type ou de variance ». Un économiste parlerait de « quota à respecter ». Un chef d’entreprise parlerait de « compensation de frais généraux ». Moi, j’appelle cela « un seuil de pauvreté ». La BNP elle, ne parle de rien du tout et effectue un « écrémage ».

Dans ce courrier, je leur dis que les notions de compte débiteur et compte créditeur ne suffisent plus pour positionner un client. Il faut inventer une autre expression et la porter à la connaissance du grand public. Cette troisième notion peut s’appeler « seuil de pauvreté » mais son caractère discriminatoire risque de ne pas plaire aux médias. Ce SP (seuil de pauvreté) peut, par exemple, avoir la valeur de cent euros mais il faut que la BNP l’annonce très loyalement à ses clients. Les clients parasites s’en iront peut-être d’eux-mêmes, qui sait ?

Il faut alors que notre gouvernement mette en place une nouvelle institution qui s’appellerait tout naturellement : « Banque des Pauvres ».

Ceci éviterait au chef d’agence de la BNP de faire vivre à leurs clients des scenarii comme celui que j’ai vécu. Pendant quelques minutes, je me suis cru au commissariat de police sous un projecteur, questionné énergiquement par un inspecteur dans le cadre d’une enquête criminelle :

-         De quoi vivez-vous ?

-         Quels sont vos revenus ?

-         D’où vient l’argent que vous gagnez ?

-         Pourquoi avez-vous besoin d’un chéquier ?

-         Qui bénéficie des chèques tirés ?

-         Avec qui couchez-vous tous les soirs ?

-         Est-ce que vous vous torchez le derrière correctement après avoir chié ?

-         Espèce de minable ! Vous rendez-vous compte que nous ne gagnons pas assez de pognon avec vous ?

Je crois que les trois dernières questions n’ont pas été posées. Même si elles avaient été posées, cela ne changeait rien à l’impression que j’ai ressentie.

            Est-ce que ceux qui blanchissent l’argent sale subissent les mêmes tourments ?

            Je ne rapporterai pas dans le détail les propos qui m’ont été tenus car j’ai horreur de la vulgarité, surtout dans l’expression écrite. Je me réfugierai plutôt derrière l’humour. L’homme qui était devant moi s’est réfugié lui, derrière les sacro-saintes exigences de la BNP. Moyennant quoi, il s’est permis d’utiliser un ton diffamatoire qui aurait largement mérité un pugilat si cela s’était passé entre deux automobilistes dans la rue en terrain neutre.

            Le gars que j’ai eu en face de moi m’a donné l’impression d’une brute épaisse chargée des basses besognes.

            Le gars que j’ai eu en face de moi a vu que je me débattais dans l’eau parce que je ne savais pas bien nager et il m’a davantage enfoncé la tête sous l’eau.

            Le gars que j’ai eu en face de moi a vu que je boitillais et il a décidé de me briser les deux jambes pour que l’on ne me voie plus marcher en claudiquant.

            Le gars que j’ai eu en face de moi n’est pas du genre à glisser une pièce à un mendiant mais à piquer le béret de ce dernier pour l’empêcher de mendier.

            Le gars que j’ai eu en face de moi estime que je devrais plutôt vivre dans le Tiers Monde et non dans la glorieuse France.

Le gars que j’ai eu en face de moi se comporte comme un raciste à mon égard, comme un chef de camp d’extermination, comme un purificateur de vermine et comme un géniteur d’une race nouvelle constituée exclusivement par l’élite du capitalisme. A mort tous ceux qui ne savent pas générer de l’argent ! Ne gardons que ceux qui savent en dépenser beaucoup (les débiteurs et escrocs en tous genres) et ceux qui en ont beaucoup et qui savent faire encore plus de profit !

            Le gars que j’ai eu en face de moi est un criminel car son comportement signifie condamnation à mort pour les vrais déshérités. Moi, je ne suis pas encore tout à fait déshérité puisque, si je n’ai plus d’argent, il me reste néanmoins encore la combativité. Celui qui n’a plus ni l’un ni l’autre, n’a plus qu’à crever de désespoir dans le ruisseau. Solidarité, entraide, compréhension, magnanimité, coucou ! Faites-moi signe !

 

Je n’ai pas besoin que l’on m’explique que la Banque de France n’est pas l’Armé du Salut mais si la religion de l’argent ne travaille plus au salut de l’humanité, il ne faudra pas s’étonner que je me convertisse bientôt à l’Islam et que je parte en guerre contre les Infidèles de l’Occident. Si je laisse aujourd’hui un banquier m’imposer son dictat, demain il y aura un psychanalyste qui m’internera dans un asile d’aliénés parce qu’il jugera que je suis en pleine crise de paranoïa, que je suis un psychopathe qui ne le paraît pas et que je souffre de démence précoce pouvant s’avérer dangereuse pour mes proches. Je maintiens que je suis encore un individu sain d’esprit et de corps et que les seules originalités qui me caractérisent sont que je n’ai pas de dettes, pas de crédit à payer à un organisme financier et que - pour l’instant - je n’ai pas de casier judiciaire. Ah si ! J’ai oublié une autre particularité chez moi : je vous torche une lettre de dix pages aussi rapidement que le ferait l’ordinateur de la BNP pour appliquer des agios à un compte débiteur.

            Si je dois me passer des services d’une banque parce que je ne leur rapporte pas suffisamment d’argent, je peux aussi ne plus utiliser de véhicule automobile pour éviter les frais de déplacement, je peux tout aussi bien ne plus jamais écrire pour ne pas gaspiller l’argent et le papier, je peux m’arrêter de manger parce que ça coûte trop cher, je peux…

            C’est bien ce que je dis : il ne me reste plus qu’à mourir !

 

Il y a peu de temps, j’ai suivi un débat intéressant à la télévision et la question suivante était posée le plus sérieusement du monde : « A qui appartient l’argent que nous déposons en banque ? » Après d’âpres discussions, la réponse fut : « Plutôt au banquier qu’au client ».

Je comprends mieux maintenant pourquoi l’on me pique le peu de pécule que j’avais en banque, que l’on me pénalise et que l’on m’insulte par-dessus le marché.

            Oserai-je demander réparation ?

            Oui, je le fais car il me reste un zeste d’orgueil. Je le fais car mon cerveau fonctionne encore de façon logique, bien mieux en tout cas que les comptes bancaires des clients de la BNP. Je le fais car j’ai été profondément vexé et que je n’ai trouvé rien d’autre pour me soulager que d’écrire comme si je giflais. Je le fais au nom de tous les pauvres bougres qui se trouvent dans mon cas et auxquels on s’apprête à faire connaître une sournoise souffrance morale. Je le fais pour ne pas avoir à regretter de ne pas avoir été franchement débiteur sur mon compte bancaire, de ne pas avoir tiré des chèques en bois, de ne pas avoir escroqué, volé ou tué. Je le fais au nom de la dignité humaine car si celle-ci disparaît, seules les guerres entres des nations qui s’entretuent pourront apporter une solution logique à des situations comme celle que je viens de vivre.

            Un jour, je serai définitivement résigné, c’est promis. Mais attendez que je sois mort.

            Si vous baissez la tête à chaque fois que l’on vous porte un coup, vous risquez de vous retrouver un jour en prison en étant parfaitement innocent. Pendant ce temps-là, les véritables truands s’amuseront comme des fous et ne se poseront pas des questions comme je le fais car eux, ils ne se donnent pas la peine d’écrire.

 

            Merci Monsieur Le Procureur de donner suite à ma requête. Je demande que cette dérive du système bancaire soit lourdement sanctionnée et je souhaite bénéficier de dommages et intérêts pour préjudice moral.

 

 

            Veillez agréer Monsieur Le Procureur l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

 

François RATAJ

 

 

 

            Mon association « SEL Niçois » pourrait se porter partie civile et demander 1 grain de SEL pour dommages et intérêts. Autant apporter une petite note de fantaisie.

            Autant apporter une note de fantaisie car il me semble quand même que ce sujet est grave. Cette façon de faire de la part d’une banque s’apparente beaucoup à du vol. Il ne faut pas laisser faire.

            Que j’aie des ennuis avec ma banque parce que je suis à découvert, je comprends.

            Que j’aie des ennuis avec ma banque alors que je ne suis pas à découvert, je ne comprends plus.

            Il y a un truc à comprendre. On y va !

 

            Dans deux jours, je serai à nouveau à Nice. Dans mon courrier reçu, il y aura sans doute quelque chose concernant cette affaire. Cela m’étonnerait quand même qu’on en reste là. Si je vais plus loin, j’aurai besoin de l’aide d’un avocat. Je dépenserai le peu de pognon qui me reste mais il me semble bien que j’irai jusqu’au bout. Ce serait bien de trouver un avocat appartenant au SEL. Il me semble que j’en connais un…, « une » plus précisément. Je vais la contacter.

            Depuis ce matin, j’écoute à la radio les premières péripéties de la guerre en Irak. Cela me soulage un peu car ma colère contre le banquier est relativisée. Ne cherchez pas à comprendre, la nature humaine est ainsi faite. Tout de même, si moi aussi j’avais un missile Tomahawk à balancer, je n’hésiterais pas une seconde : il irait tout droit sur le siège social de la BNP. On a tous dans notre vie un Saddam Hussein dont on souhaite la mort.

            Allez va ! Pour me soulager, il faudra que je fasse un grand geste d’amour. Je gagne le procès, je prends le million d’euros et je le distribuerai à toutes les associations SEL de France. Promis, juré !

 

            Au fait ! Il ne faut pas que j’oublie de diffuser ma prose aux médias. J’ai dit que je pars en guerre tout seul mais si je bénéficie d’un appui, je ne le repousserai sans doute pas. Il faut savoir se servir des nouvelles technologies mises à notre disposition en 2003, à savoir Internet.

            J’envoie donc un mail à :

raleur.com (site internet spécialisé dans les coups de gueule).

Arte (c’est sur cette chaîne de TV que j’ai suivi récemment un débat sur le fonctionnement des banques).

France 2, émission « On a tout essayé » (c’est une bande de rigolards qui a vite fait de vous monter en épingle un sujet comme celui-là).

« 60 millions de consommateurs » (magazine incontournable pour tout litige).

Autres que je trouverai encore sur le net.

 

Le 22 mars 2003

______________________________________________________

Nice, le 25 mars 2003

 

Bon ! Je viens d’envoyer une simple lettre au siège social de la BNP. Pas la peine d’en faire plus. Le mieux est l’ennemi du bien.

J’ai dépiauté hier matin tout mon courrier reçu la semaine dernière. Dans le tas, il y avait bien sûr, une lettre recommandée de la BNP, agence régionale. J’ai sauté d’un cran au niveau de la hiérarchie des contacts. Voici ce qu’ils me racontent :

 

 

Ce n'est pas très net ? Suffit de demander :

 

 

Pas grand chose de nouveau en fin de compte. Ils me virent sans donner davantage d’explications. Bien, bien…

Je décide d’envoyer la bafouille suivante à leur siège social :

 _____________________________________________________

François  RATAJ                                            Nice, le 25 mars 2003

58 Corniche fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04

 

                                                              Direction Générale

                                                              BNP Parisbas

                                                              16, bd des Italiens

                                                              75009 Paris

 

 

 

Objet : Votre courrier recommandé du 17 mars 2003

            N° de compte : 000809/45

            N° de référence : 01852-03C0001

 

 

 

               Monsieur,

               Aucune réponse concrète n’est apportée à mon courrier du 13 mars dernier. En conséquence, je vous remercie de me retourner l’imprimé ci-joint dûment complété par vos soins.

 

               Plainte a été déposée à votre encontre. Je vous invite à consulter :

http://lets.sel.free.fr/ANECDOTE.htm

 

               Ce site consacré à l’un de mes livres rend compte de vos agissements. Sachant qu’il est très fréquemment consulté, j’émets quelques doutes quant à vos rentabilités commerciales dans les prochains mois.

 

               Salutations.

François RATAJ

 

 

PJ : 1

______________________________________________________

 

BNP PARIBAS                                               Paris, le 25 mars 2003

Direction Générale

16, bd des Italiens

75009 Paris

 

 

                                                    Monsieur François RATAJ

                                                    58 Corniche fleurie

                                                    Le Mirandole D

                                                    06200 Nice

 

 

N° de compte : 000809/45

N° de référence : 01852-03C0001

 

 

            Monsieur,

 

            Voilà bientôt quatre ans que nous avons le plaisir de vous compter parmi nos clients. Votre compte a toujours été créditeur et nous n’avons jamais eu à déplorer un quelconque incident bancaire en ce qui vous concerne.

            Cependant, les objectifs de notre politique commerciale imposent que chacun de nos clients doit disposer d’un solde créditeur moyen minimal de :

……….. Euros (à préciser en toutes lettres)

 

            Vous ne correspondez pas à ces exigences.

            Je vous informe donc que notre établissement n’a plus convenance à compter du 17 avril 2003 à poursuivre ses relations avec vous.

 

            Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments les plus distingués.

 Direction Service Consommateurs

 ______________________________________________________

 

Ça devrait remuer dans les brancards… A suivre…

________________________________________________________

Nice, le 27 mars 2003

En allant à ma boîte aux lettres cet après-midi, je trouve un avis de passage du facteur : j’ai une lettre recommandée à aller chercher demain après 10 heures. C’est peut-être eux… Auraient-ils donc répondu aussi vite ?

Si cette lettre recommandée n’est pas envoyée par la BNP, je ne vois pas du tout ce que cela pourrait être d’autre. Sachant que « lettre recommandée » signifie « emmerdements », je ne vois vraiment pas quels sont les problèmes supplémentaires que je me suis créés ces derniers temps. Une bonne nouvelle ? Non, je n’y crois pas. Aujourd’hui, lorsque vous recevez une recommandée, soyez sûr avec onze chances sur dix que c’est obligatoirement une "enquiquinerie". Viendra un jour où je n’accepterai plus de recommandée ; je me l’étais déjà promis mais je m’aperçois que je ne tiens pas mes engagements vis-à-vis de moi.

De toute façon, quel problème voulez-vous que cette lettre recommandée représente pour moi ? Que l’on me demande de l’argent ? Je n’en ai pas et mon banquier s’en est aperçu. Je suis en quelque sorte « vacciné ». Plus rien de fâcheux ne peut m’arriver de ce côté. Quoi d’autre alors ? Comme je n’ai pas commis de meurtre ou organisé un cambriolage ces dernières semaines, rien de ce côté-là non plus. Quelqu’un qui veut exprimer sa rogne de façon marquée ? Un peu comme je le fais avec vous sur le web ? Peut-être… Décidément, je m’aperçois aussi que l’écriture est une bonne thérapie. Encore faut-il savoir bien écrire…

 

A propos d’écriture, arrête un peu François car tu risques de lasser ton lecteur. C’est qu’en écrivant, je viens d’avoir une idée qui pourrait s’avérer très lucrative. En effet, pourquoi ne pas vendre un livre en cours de création ? Vous me payez et j’écris jour après jour, page après page, un livre que vous aurez payé d’avance. On a vu que l’édition sur le net est un échec mais sans doute leur manquait-il cette subtilité de stratégie ? Faudra que je creuse un peu cette idée et voilà peut-être une manière de faire tomber le jackpot. Voilà le nouveau créneau commercial que tout le monde cherche dans l’univers de l’édition !

 

Bien ! On attendra donc demain matin pour aller chercher la pochette surprise au bureau de poste. En attendant, il me vient en tête une autre idée : je vais envoyer un courrier à l’émission « Combien ça coûte » sur TF1. Voilà une bande de rigolos qui pourrait faire de mon histoire de la BNP un bon sujet de délire. Rien de tel en effet que le rire pour guérir tous les maux de la Terre.

Si tous les gens traitaient des sujets ennuyeux avec humour comme je le fais, il y aurait moins de suicides, moins de dépressifs chroniques, la Sécurité Sociale ferait des économies, la France pourrait prospérer  et nous serions tous riches. Autrement dit, parce que je suis pauvre, je ferais de vous tous des riches…

Parce que je suis pauvre, je deviens riche…

J’ai des façons de réfléchir moi, qui me laissent pantois. Faudra que j’en parle au premier philosophe venu. Je suis peut-être un Grand parce que je suis Petit.

 

Bon !, arrêtons un peu car je fais trop phosphorer les neurones. Détendons-nous avec ma bafouille adressée à TF1. Si je les fais rigoler, ils risquent de m’inviter à leur émission et c’est alors là que je les ferai tous se marrer, mais se marrer !

 

_____________________________________________________

François  RATAJ                                                        Le 27/03/03

58 Corniche fleurie

Le Mirandole D

06200 Nice

Tél : 04 93 18 06 04

 

                                                        TF1

                                                        Emission « Combien ça coûte ? »

                                                        Jean-Pierre PERNAUT

 

 

Objet : Combien ça coûte de ne pas avoir d’argent ?

 

 

               Mesdames, Messieurs

 

               Combien ça coûte de ne pas avoir d’argent ? Le savez-vous ?

               Plus précisément, combien ça coûte de ne pas avoir suffisamment d’argent sur son compte bancaire ?

 

               Ça coûte tout d’abord une énorme vexation : « Casse-toi, tu pues ! ». Ce ne sont pas tout à fait les termes utilisés par mon banquier mais le sens du message est celui-là. Autrement dit, si mon n’avez jamais été à découvert sur votre compte bancaire (c’est mon cas), si vous êtes quelqu’un d'honnête et très discipliné (c’est encore mon cas), vous risquez quand même d’être lourdé parce que vous ne lui rapportez pas suffisamment d’argent.

               Et combien ça lui coûterait, à lui, de le faire gentiment, hein ?

 

               Je reprends : qu’est-ce que ça coûte à la victime, ce lynchage bancaire ?

               Ça coûte une grande souffrance morale, je l’ai dit

               Ça coûte un gros tourment à cause d’un sentiment d’injustice.

               Ça coûte une grosse frustration qui se transforme en révolte.

               Ça coûte du papier parce que vous écrivez.

               Ça coûte des timbres poste parce qu’il faut envoyer au moins une recommandée pour avoir une petite chance d’obtenir une explication écrite.

               Ça coûtera 25 euros de « Carte Electron » que j’ai payée récemment à la BNP et qu’ils me suppriment.

               Ça coûtera vraisemblablement les 85,51 euros que j’ai actuellement sur mon compte et qu’ils s’arrangeront pour me ratiboiser.

 

               L’argent, passe encore. Mais les vexations, combien ça coûte, hein ?

               J’ai pris le parti d’en rire comme vous le faites si bien dans votre émission « Combien ça coûte ? ». Si vous voulez connaître par le détail ces péripéties, je vous invite à aller à :

 

http://lets.sel.free.fr/ANECDOTE.htm

 

Amicalement.

                                                                     François RATAJ

 

______________________________________________________

 

Le 5 avril 2003

 

Cogitations

Rien… Pas de nouvelles… Ce serait marrant de suivre l’itinéraire d’une lettre en temps réel. Un jour, je mettrai une petite caméra et un micro dans l’une d’elles pour savoir. Pour écouter tout ce qui se dit et pour voir la tête des différents intervenants.

Je n’ai plus de nouvelles ; sont-ils donc tous en train de réfléchir ? En font-ils des sujets de conversation à la cantine ? Ne répondent-ils pas parce qu’il n’y a plus d’encre dans leur stylo ou dans leur imprimante ? Pourquoi leur faut-il donc tant de temps à la réflexion ? Une affaire comme celle-ci devrait être tranchée en deux secondes et trois dixièmes maximum, pas plus. Hop !, je règle cela et je passe à autre chose. Il y a dans la vie des choses plus intéressantes à traiter, pas question de s’empoisonner l’existence avec de telles sottises.

Oui, mais… Si tous les gens étaient au niveau cérébral aussi rapides que je le suis, ils s’emmerderaient à longueur de journée. Ils traiteraient leurs problèmes avec une telle rapidité qu’ils déprimeraient ensuite parce qu’ils n’auraient plus rien à faire. Faire traîner un litige en longueur est donc une philosophie de vie. Plus je fais traîner en longueur et plus je l’ai en tête, plus j’en parle, plus j’y pense et plus j’oublie que je m’ennuie. Le litige, c’est donc la santé…

Soit ! J’ai quand même l’impression que je suis, soit un optimiste indéracinable, soit un plaisantin intelligent qui joue au con. Bah !, c’est une façon de voir passer le temps.

 

Il est bien certain qu’une banque liera plus facilement amitié avec un truand plutôt que supporter la présence d’un fauché. J’ai toujours pensé que le système était pernicieux. En fait, nous les fauchés, nous ne devrions avoir que des bas de laine, rien d’autre. Nous devrions avoir tous un minimum de liquide dans nos poches et ne jamais tirer de chèques. Si opérations comptables il doit y avoir entre fauchés, ils ne devraient se faire qu’en grains de SEL. Décidément, ce système SEL était loin d’être idiot.

Autrement dit, je suis parti en guerre contre le système capitaliste. Je suis riche parce que je viens de comprendre que le fauchés peuvent inventer leur propre banque. Telle qu’elle existe actuellement, la banque facilite la vie de ceux qui ont de l’argent, et uniquement ceux-là. Pour les autres : exit ! Et pour cela, il existe un tas de pénalités qui dissuaderont le miséreux de vouloir côtoyer un nanti.

 

Moi je dis une chose : à un certain stade, l’intelligence est de déposer complètement les armes. Le SDF qui se marre avec ses copains sous un pont en buvant du vin rouge a certainement dans son comportement plus de bon sens que moi. Je devrais y réfléchir… Je devrais réfléchir au fait qu’il suffit bien souvent de ne plus réfléchir. Se dire : « Arrête de réfléchir ! ». Couper les robinets de certains circuits de neurones. Déposer le bilan social, physique et psychique. Arrêter de se battre et laisser faire les autres. Dire tout simplement : « J’arrête ! ».

Promis ! J’y réfléchirai !

 

____________________________________________________

 Le 7 avril 2003

 

 Voici ce que je reçois ce jour :

 

 

 

J’en déduis que le courrier que j’ai envoyé sur Paris a suivi son petit bonhomme de chemin. Laissons-les patauger.

 

Parallèlement, j’ai contacté quelques associations de consommateurs. En voici une liste trouvée sur le web :

 

 

 

Coordonnées des associations de consommateurs

Nous présentons ici les associations agréées siégeant au Conseil national de la consommation, ainsi que l'AFUTT, association spécialisée en télécommunications.
Vous pouvez saisir ces associations pour qu'elles vous apportent leur soutien en cas de litige avec les opérateurs.

Dernière mise à jour : 25 septembre 2002

 

Nom et adresse

Président

 

Téléphone et fax

ADEIC-FEN
3, rue de la Rochefoucauld
75009 Paris

Alain AUJOL

Association d'éducation et d'information du consommateur de la fédération de l'éducation nationale
Date de création : 1983

Tél : 01.44.53.73.93
Fax : 01.44.53.73.94
Mél :
adeicfen@wanadoo.fr

AFOC
141, avenue du Maine
75014 Paris

Eric AVRIL

Association Force Ouvrière consommateurs
Date de création : 1974

Tél : 01.40.52.85.85
Fax : 01.40.52.85.86
Mél : afoc@wanadoo.fr
Web :
perso.wanadoo.fr/afoc

ASSECO-CFDT
4, Boulevard de la Villette
75955 Paris cedex 19

Patrick GUYOT

Association études et consommation -CFDT
Date de création : 1981

Tél : 01.42.03.83.50
Fax : 01.42.03.83.48
Mél : asseco@cfdt.fr
Web :
www.cfdt.fr/siteasseco

CGL
6/8 villa Gadiardini
75020 Paris

Guy FLAMANT

Confédération générale du logement
Date de création : 1954

Tél : 01.40.31.90.22
Fax : 01.40.31.92.74
Mél :
CGL.Nat@wanadoo.fr

CLCV
13, rue Niepce
75014 Paris

Arelette HAEDENS

Confédération de la consommation logement et du cadre de vie
Date de création : 1975

Tél : 01.56.54.32.10
Fax : 01.43.20.72.02
M él: clcv@clcv.org
Web:
www.clcv.org

CNAFAL
108, avenue Ledru-Rollin
75011 Paris

Michèle FOURNIER-BERNARD

Conseil national des associations familiales laïques
Date de création : 1967

Tél : 01.47.00.03.80
Fax : 01.47.00.01.86
Mél :
cnafal@wanadoo.fr

CNAFC
28, Place St Georges
75009 Paris

Paul de VIGUERIE

Confédération nationale des associations familiales catholiques
Date de création : 1904

Tél : 01.48.78.81.61
Fax : 01.48.78.07.35
Mél : afcfrance@compuserve.com
Web :
www.afcfrance.org

CNL
8, rue Mériel
B.P.119
93104 Montreuil cedex

Jean Pierre GIACOMO

Confédération nationale du logement
Date de création : 1916

Tél : 01.48.57.04.64
Fax : 01.48.57.28.16
Mél :
cnl-lf@wanadoo.fr

CSF
53, rue Riquet
75019 Paris

Etiennette GUERLIN

Confédération syndicale des familles
Date de création : 1946

Tél : 01.44.89.86.80
Fax : 01.40.35.29.52
Mél : csf@csfriquet.org
Mél :
www.csfriquet.org

FAMILLES DE FRANCE
28, place St Georges
75009 Paris

Henri JOYEUX

Familles de France
Date de création : 1948

Tél : 01.44.53.45.90
Fax : 01.45.96.07.88
Mél : famillesdefrance@wanadoo.fr
Web :
www.famillesdefrance.asso.fr

FAMILLES RURALES
7, cité d'Antin
75009 Paris

Marie Claude PETIT

Familles rurales
Date de création : 1943

Tél : 01.44.91.88.88
Fax : 01.44.91.88.89
Mél : famillesrurales@wanadoo.fr
Web :
www.famillesrurales.org

FNAUT
32, rue Raymond-Losserand
75014 Paris

Jean SIVARDIERE

Fédération nationale des associations d'usagers des transports
Date de création : 1978

Tél : 01.43.35.02.83
Fax : 01.43.35.14.06
Mél : fnaut@wanadoo.fr
Web :
perso.wanadoo.fr/fnaut

INDECOSA CGT
263, rue de Paris
93516 Montreuil cedex

Philippe ANTOINE

Association pour l'information et la défense des consommateurs salariés - CGT
Date de création : 1979

Tél : 01.48.18.84.26
Fax : 01.48.18.84.82
Mél : indecosa@cgt.fr
Web :
www.cgt.fr/indecosa

LEO LAGRANGE
153, avenue Jean Lolive
53695 Pantin cedex

Marc LAGAE

Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs - ALLDC
Date de création : 1979

Tél : 01.48.10.65.82
Fax : 01 48 10 65 71
Mél : leo.lagrange.consom@wanadoo.fr
Web :
www.leolagrange-conso.org

ORGECO
16, avenue du Château
94300 Vincennes

Yves SIROT

Organisation générale des consommateurs
Date de création : 1959

Tél : 01.49.57.93.00
Fax : 01.43.65.33.76
Mél : juris.orgeco@wanadoo.fr
Web :
http://orgeco.free.fr

UFC - Que Choisir
11, rue Guénot
75011 Paris

Marie José NICOLI

Union fédérale des consommateurs- Que Choisir
Date de création : 1951

Tél : 01.43.48.55.48
Fax : 01.43.48.44.35
Mél : mouvement@quechoisir.org
Web:
www.quechoisir.org

UFCS
6, rue Béranger
75003 Paris

Chantal JANNET

Union féminine civique et sociale
Date de création : 1925

Tél : 01.44.54.50.54
Fax : 01.44.54.50.66
Mél : ufcsnational@wanadoo.fr
Web :
www.ufcs.org

UNAF
28, place St Georges
75009 Paris

Hubert BRIN

Union nationale des associations familiales
Date de création : 1945

Tél : 01.49.95.36.00
Fax : 01.40.16.12.76
Web :
www.unaf.fr

AFUTT
B.P.1
92430 Marnes la Coquette

Bernard DUPRE

Association française des utilisateurs du téléphone et des télécommunications
Date de création : 1969

Tél : 01.47.41.18.56
Fax : 01.47.41.00.66
Mél : afutt@wanadoo.fr
Web :
www.afutt.org

 

 

 

J’ai toujours pensé qu’il faut intégrer une association de consommateurs si vous n’avez besoin de rien. Si vous avez un problème, il vaut mieux qu’il soit stéréotypé. En fait, si vous avez un problème banal et que vous faites appel à une association, c’est que vous êtes un idiot procédurier incapable de se débrouiller seul.

Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui car je sens que je vais encore en coller une tartine qui va rendre dépressif plus d’un.

Je reviendrai sur cette affaire un autre jour car il faut y introduire une bonne dose de rigolade et aujourd’hui, il me semble que mon humour ne présente pas un compte créditeur suffisant (Tiens !, v’là-t-y pas que je cause comme un banquier à c’t’heure !).

_______________________________________________

 

Le 3 mai 2003

J’ai fait le mort pendant plus de trois semaines. Pas la peine de s’exciter dans des histoires comme celle-là car dans un an ou deux, il se peut qu’on en parle toujours. Pas la peine non plus de se noyer dans une goutte d’eau et de toute façon, j’ai toujours su bien nager.

Bon, qu’y a-t-il de drôle à raconter à ce jour ? Ben…, y aurait bien un p’tit queq’chose. Voyons voir, voyons voir…

Tout d’abord, j’ai laissé passer la date du 17 avril sans broncher. Vous souvenez-vous de la lette du service consommateurs de la BNP dans laquelle on m’annonçait de façon éloquente et recherchée : « notre établissement n’a plus convenance à compter du 17 avril 2003 à poursuivre ses relations avec vous » ? Vous conviendrez que cette inconvenance dans les propos n’est pas convenable car j’ai l’impression d’avoir signé un bail à convenant, c’est-à-dire un bail à domaine congéable, c’est-à-dire encore un bail résiliable à la volonté du propriétaire et que le seul point commun qui me paraît convenir à toute cette situation est le terme « con ».

Bien ! Je ne sais pas ce qui s’est passé à la BNP le 17 avril en tout cas, je n’ai pas reçu de courrier le 18, ni le 19, ni le 20, ni jusqu’à ce jour me signifiant « RAOUST ! ». Ont-ils oublié ou a-t-il eu des remontées de bretelles chez eux ? Peut-être qu’il leur faut plus d’un mois pour envoyer un courrier. Attendons encore un peu.

En attendant, je suis allé ce matin au distributeur d’argent de la BNP afin de tester en retirant une centaine d’euros. Je dispose d’une carte « Visa Electron » qui me coûte relativement cher en cotisations à l’année mais qui me donne des avantages que je n’utilise jamais et que je n’utiliserai jamais. Si mon compte bancaire est bloqué, je le verrai tout de suite…

Ça marche ! Ils n’ont pas fichu la panique dans mes affaires !

Je me marre parce que je suis allé à ce guichet comme si j’allais voler de l’argent chez un commerçant. A mon avis, un truand qui braque l’employé d’un guichet de banque ressent moins de crispations au ventre que celles que j’ai senties il y a quelques minutes encore. C’est MON argent et pourtant j’ai le sentiment que c’est celui d’un autre que je vais dérober. C’est tout juste si je ne dois pas envoyer une demande écrite à la banque en stipulant bien : « S’il vous plaît, accordez-moi l’autorisation de pouvoir disposer du pécule que je vous ai confié ». C’est quand même un monde, ne trouvez-vous pas ? Il faut bien savoir que les banques, c’est fait pour les riches, pas pour les pauvres. Si vous avez compris cela une fois pour toutes, vous ne vous posez plus de questions et vous ne vous empoisonnez pas la vie comme je le fais. Un pauvre, ça n’a pas de banque, ça ne réfléchit pas, ça n’ouvre pas sa gueule et ça crève dans le ruisseau sans rouspéter.

 

Avec un petit sourire en coin, j’ai noté aussi une petite chose amusante. J’ai reçu le 19 avril dernier un avis de crédit de la BNP m’informant qu’un virement de la Sécurité Sociale avait été fait sur mon compte. Rien de particulier à propos de ce virement ; c’est au bas de la page que se situe quelque chose de particulier.

Avant cette date, sur tous les bordereaux que vous receviez de la BNP figurait au bas de la page la mention suivante :

« SAUF ERREUR OU OMISSION. Conformément à l’usage et sauf observation de votre part dans un délai de 2 mois à l’agence qui tient votre compte, nous considérerons que vous avez approuvé le présent document ainsi que le nouveau solde qui en résulte. »

Ça, c’est ce qu’il y avait avant. Maintenant, on peut lire en tout petit le texte supplémentaire suivant :

« Vous avez des questions ? Vous rencontrez un problème ?

Le Directeur de votre agence est à votre écoute. Si, malgré notre volonté de vous satisfaire, notre réponse ne vous convient pas, vous pouvez saisir le Médiateur BNP PARIBAS. C’est une personnalité indépendante et compétente qui s’attachera à vous présenter une solution dans les deux mois de sa saisine. Attention, il ne pourra étudier votre demande que si tous les recours internes ont été épuisés. Assurez-vous-en auprès de votre Directeur d’agence avant de lui écrire à l’adresse suivante : BNP PARIBAS, Madame le Médiateur, ACI CIHO1H1, PARIS CEDEX 09. »

Dans ce texte, je me suis dit qu’il ne faut pas mettre de « D » majuscule à « directeur » puisqu’il s’agit d’un nom commun. Mais surtout, j’ai relevé une faute d’orthographe plus flagrante qui semblerait caractériser un manque de conscience professionnelle de la part des dirigeants de ce groupe bancaire. Cela l’a fout mal quand on songe que leurs bordereaux sont imprimés à des centaines de milliers d’exemplaires.

Alors…, je vous la montre cette erreur de la BNP ? Elle se situe dans « Assurez-vous-en auprès… » Il y a un trait d’union en trop. L’expression correcte est : « Assurez-vous en auprès… »

S’ils consultent mon site (comme j’en suis convaincu), ils corrigeront. Sinon, y’a plus qu’à parler p’tit nègre ce qui n’arrangera pas nos problèmes de communication.

 

Auraient-ils rajouté ce texte après mes démêlés avec leur directeur d’agence ? Je n’ose le croire.

Toujours est-il que je ne suis pas le seul dans ce cas, apparemment.

 

D’autre part, je m’interroge quant au sens profond de ce texte. La BNP aurait-elle maintenant sa propre juridiction ? Comme les Impôts ? Comme la Sécu ? On y parle de « saisine » et puis… Et puis… Et puis non ! Je n’ai pas envie d’aller faire des commentaires sur ce terrain. Il y a à la BNP, des gens qui sont payés pour faire leur tambouille entre eux, qu’ils se démerdent ! Pour ma part, j’ai des choses plus intéressantes à faire. Je note toutefois que le Crédit Lyonnais est en train de faire les yeux doux à sa clientèle en ce moment tandis que la BNP barbotte dans les procédures. Curieux monde en effet.

(Si je parle du Crédit Lyonnais, c’est parce que c’est ma deuxième banque. J’ai également un CCP… Je vous expliquerai pourquoi tout cela plus tard, lorsque je démarrerai l’écriture de mon bouquin « Le roman des SOUS ».)