Le SEL et l’économie française

 

            En 1983, le P.I.B. était de 4000 (quatre mille) milliards de francs (indication du QUID).

            En 1996, il sera de 7000 milliards environ.

            P.I.B : = Produit Intérieur Brut

      = Biens et services produits déduction faite des biens et services consommés.

            C’est un indicateur fondamental pour le fonctionnement d’une économie. Il correspond en quelque sorte à votre niveau de vie, c’est-à-dire à la masse d’argent que vous rentrez moins les dépenses que vous réalisez.

            Suivez-moi un peu dans le raisonnement ci-après.

            Imaginons une association SEL regroupant 30 adhérents.

            Prenons un adhérent particulièrement acharné : il travaille huit heures par jour et échange un volume de 100 grains de SEL à l’heure. Le volume de grains dans une journée est donc de :

            100 SEL/heure x 8 heures = 800 SEL.

            Imaginons encore qu’il fonctionne 30 jours par mois (c’est un acharné, je vous avais prévenu). Donc, volume traité par mois :

            800 SEL x 30 jours = 24 000 SEL.

            Imaginons toujours, qu’il s’excite pendant les 12 mois de l’année, sans s’arrêter (c’est décidément un dingue du SEL). Son « revenu  SEL » annuel sera :

            24 000 SEL x 12 mois = 250 000 SEL (à peu près).

            Si 30 personnes fonctionnent de la même  manière, ce groupe SEL ultra-performant générera :

            250 000 SEL x 30 personnes = 7 500 000 SEL par an (Sept millions et demi de SEL).

            Si vous rapprochez cette indication du P.I.B. 96 de notre chère patrie, vous obtenez la fraction suivante :

            P.I.B. 96 de la France / SEL produits par un petit groupe de 30 personnes =

 7 000 milliards / 7 500 000

            Arrondissons à :

7 000 000 millions / 7 millions = 1 000 000

                                                 = 1 million

            (Ce serait plus simple de présenter les calculs avec des exposants, mais je souhaite vulgariser un maximum cet ouvrage et le rendre accessible même aux gosses).

            Ceci veut dire qu’il faudrait 1 million de groupements SEL de ce type pour prétendre rivaliser avec l’économie nationale. A raison de 30 individus par groupement, cela suppose que le nombre d’individus concernés serait de :

            1 000 000 associations x 30 personnes = 30 millions d’individus.

            Ce qui correspond à la moitié de la population française.

            Nous avons pris l’exemple d’un groupement SEL particulièrement virulent. En réalité, nos pauvres adhérents démarrent très timidement et ne sont pas prêts d’atteindre ces scores astronomiques.

            Ceci revient à dire que le SEL est une goutte d’eau dans l’océan par rapport à l’économie du pays. Il s’écoulera de l’eau sous les ponts avant que notre système économique soit déstabilisé par l’activité du SEL.

            Restons donc réalistes : le Ministre de l’Economie et des Finances ne viendra pas vous demander des comptes parce que votre ami adhérent n° 10 a effectué chez vous le 26 février 1997, une réparation de plomberie pour laquelle vous avez été débité de 40 SEL alors que l’artisan Machin aurait facturé 700 francs l’intervention.

            La France reste un pays solide, ses citoyens ont bien les pieds sur terre. Pas question de laisser la moitié de la population gangrener l’économie par des actions SEL...